Blackout plus qu’une pièce de théâtre…

Une expérience

51149965_2225252224165584_3586745665838907392_oLa Troupe ainsi que des personnalités impliqués dans les événements cités dans la pièce  Rodney John, Clarence Bayne, and Philippe Fils-Aimé. // 📷 @chichimontreal

par Marika Jeanty

Mercredi dernier, en me rendant au D.B Clarke Theatre, je savais que je n’allais pas assister à une pièce comme les autres mais je ne me doutais pas jusqu’à quel point cette expérience me marquerai autant et aurai autant de résonance chez moi. Je vous le dit tout de suite, les billets pour les dernières représentations de Blackout partent  comme des petits pains chauds et pour cause, il s’agit bien plus qu’une pièce à voir, c’est une expérience à vivre et une occasion unique d’en apprendre sur un pan de notre histoire dont ne parle pas assez, trop souvent glissé sous le tapis et laissé dans l’oubli.

La prémisse de la pièce: En 1969, après avoir déposé une plainte pour racisme contre leur prof de biologie, six étudiants antillais à l’Université Sir George Williams (aujourd’hui Concordia) se rendent à l’évidence : l’administration n’est pas outillée pour traiter leur requête. Avec près de 200 autres étudiants (de toutes origines confondues), ils occupent alors le centre informatique de l’édifice Hall en guise de protestation. Mais après l’échec d’un accord entre les partis opposés, l’escouade antiémeute est appelée en renfort pour évacuer les protestataires.

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Blackout prend  ici le point de vue de six étudiants impliqués dans ces événements, sans pour autant prétendre à une reconstitution historique à la minute près. «Les étudiants n’ont même pas de noms dans la pièce. C’est un choix qu’on a fait pour nous permettre une meilleure exploration sans crainte de s’approprier le vécu d’une personne précise», souligne Mathieu Murphy-Perron, coauteur et metteur en scène du spectacle. «C’est une pièce de protestation: on n’a pas tenté de faire un documentaire», insiste celui qui est également producteur de la pièce, par l’entremise de la compagnie Tableau d’hôte.

La Pièce qui a été co-écrite par notamment les acteur.trices présents sur scène, est le résultat d’un processus de recherche et de création remarquable et inédit. Le spectateur ressent la qualité et le coeur mis dans chaque détails de cette pièce du jeu des acteurs, au design scénique, de la mise en scène qu’à la bande sonore et j’en passe. Le résultat ne laissera personne indifférent et poussera tous et chacun à la réflexion.

Copy-of-BlackOut_Smoke_JaclynTurner-49-1.jpg©TDT

Blackout: The Concordia Computer Protests, 50 years later est présentée par le Théâtre Tableau d’Hôte jusqu’au 10 février 2019 (j’espère qu’elle sera reprise ailleurs, dans les Réseaux Accès Culture par exemple) ironiquement au D.B Clarke Theatre dans le même immeuble où ces événements charnières se sont déroulées en 1969. En marge de la pièce, il y a la série d’événements Protests & Pedagogy dont le point  culminant est le 11 février, jour (du triste) anniversaire de la fin de l’occupation des locaux du 9è étage (je ne vous en dit pas plus, allez voir la pièce).

Pour visionner le documentaire sur cet événement marquant de l’Histoire canadienne:  https://www.onf.ca/film/neuvieme_etage/