Ma première expérience comme panéliste
par Marie-Christine Jeanty
C’est avec enthousiasme que suite à l’invitation de la dynamique et brillante Mariama Zhouri (secrétaire générale du Forum des Compétences Canado-Marocaines), j’ai participé samedi le 24 septembre dernier à mon premier panel de discussion. J’ai déjà assisté à plusieurs panels sans jamais en en être une partie prenante. Je dois dire que j’ai adoré l’expérience et ces échanges autant avec les autres panélistes ( Guy D’Aoust, Hassan Serraji, Ismail Harakat, Martin Mivolla, Dades Abdelghani, Sleimane Mellali, Cyrille Ekwalla), les modérateurs ( Yasmine Khayat et Raymond Desmarteau) que le public ont été enrichissants.
©Yasmine Khayat
Définissons le sujet
Un débat sémantique et linguistique a eu lieu au début de chacun des panels. Les termes comme communautés culturelles, ethnique, multi-ethnique,minorités visibles, minorités racisées et j’en passe font rarement consensus et ne sont pas toujours utilisés à bon escient. Une fois, la discussion enclenchée, tous ont pu s’entendre sur le fait qu’il s’agisse d’une presse diverse, multiple qui se devait d’être ouverte. C’est à dire qu’elle naît certe dans la différence mais grandit et augmente sa portée en cultivant la mixité et la synthèse pour paraphraser la modératrice du premier panel, la journaliste Yasmine Khayat.
Quel rôle pour cette presse?
Le rôle de cette presse issue des communautés d’origine est multiforme et aurait pu faire l’objet d’un cours universitaire tant en journalisme qu’en sociologie voire anthropologie. D’abord, c’est une source d’information de base (logement, emploi, école…). Ensuite, le rôle pédagogique prend toute son importance en exposant les lecteurs, auditeurs à des sujets d’actualité dit plus »mainstream » afin de faciliter et encourager leur pleine participation citoyenne et qu’ils soient conscients des enjeux. Ultimement cette presse se doit d’encourager l’ouverture sur le monde à l’ère numérique tout en favorisant les liens entre la société d’accueil et la communauté d’origine de ses lecteurs.
Il y a aussi cet aspect qui peut-être vu comme du lobbying par certains et de la sensibilisation par d’autres. Il y a des sujets, des situations qui à prima bord n’intéressent pas les médias dit de masse et les décideurs mais qui avec la convergence de levées de boucliers de ces médias alternatifs que sont les médias ethniques finissent par apparaître à l’ordre du jour »grand public ». Ce n’est pas simple et cela demande beaucoup de patience et d’engagement pour faire changer les choses. Au bout du compte, cela contribue à créer un sentiment d’appartenance chez ces nouveaux citoyens du Québec.
©Abdelhak Boussayri
La deuxième et la troisième génération?
Tout comme les médias traditionnels, les médias ethniques devront s’ajuster à la nouvelle façon de consommer la nouvelle des nouvelles générations. Par ailleurs, en plus de ce rôle de pont entres les communautés, entre les cultures, ils seront de plus en plus appelés à jouer un rôle de pont entre les générations. Par ailleurs, en s’impliquant dans la rédaction et la vulgarisation de ces médias, les jeunes permettent à ceux-ci de continuer à innover et de jouer un rôle d’accueil de leurs futurs compatriotes.
Où sont les femmes?
Dans ce panel et à l’instar de mes 4 années passées à CPAM, j’étais une des seules femmes. Où sont-elles? Dans ma communauté d’origine, je peux à peine les compter sur les doigts de mes deux mains. Pourtant, elle sont si présentes dans les secteurs tels que les relations publiques et l’organisation d’événement. Cette question pourrai faire l’objet d’une discussion tout comme celle de la diversité sur nos écrans et nos planches ainsi que celle de l’engagement politique des communautés et leur poids économique que nous avons brièvement évoqué lors de l’événement de samedi.
Je tiens à remercier le Centre Culturel Marocain Dar Al Maghrib pour son accueil et Royal Air Maroc pour les cadeaux.